6 conseils pour voyager sans stress avec la SP
Jusqu’à récemment, je n’avais pas ce que certains pourraient appeler un « emploi traditionnel ». Mon principal « travail » quotidien consistait à essayer de jouir du meilleur état de santé possible – et cela demande des efforts. Ceci étant vraisemblablement le cas pour toute maladie, il n’est donc pas étonnant que ceux qui vivent avec une maladie chronique aient souvent besoin d’un temps de répit, loin de la pénibilité et des contraintes exigeantes que constituent le repos forcé et la récupération obligatoire.
Les vacances s’imposent donc, que vous ayez ou non un « travail ». Rien de mieux que de découvrir un nouvel environnement, de profiter du ciel bleu (il est surtout gris dans le Connemara, en Irlande) et de sentir le soleil sur sa peau. (Confidence : je sais que d’autres personnes atteintes de SP fuient la chaleur, mais ce n’est pas mon cas. Une fois que je suis habitué à des températures plus chaudes, je suis heureux.)
Les vacances exigent toutefois une certaine planification… et avec la SP, il peut s’avérer nécessaire de consacrer des efforts additionnels pour tirer le meilleur parti de son voyage. D’après mon expérience, il est important de tenir compte des cinq conseils ci-dessous pour faire un voyage en toute sécurité et sans stress.
L’assurance voyage est essentielle, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. C’est une évidence, avec ou sans maladie chronique. Si vous êtes un citoyen de l’Union européenne qui se déplace dans les pays de l’Union, vous devriez bénéficier des mêmes soins qu’un résident. Pour ce faire, il faut demander la carte CEAM (Carte européenne d’assurance maladie). Vous jouirez ainsi d’une protection gratuite ou à moindre coût en cas de problèmes médicaux. Toutefois, les cas de vols, de retards dans le voyage, d’annulations ou de rapatriement ne sont pas couverts. C’est pourquoi je recommande de souscrire une assurance voyage en plus d’être en possession de la carte CEAM.
Si vous voyagez en dehors de l’UE, vous devrez souscrire une assurance médicale. En lisant les petits caractères (oui, je suis pointilleux), vous constaterez que la plupart des polices excluent toute condition médicale préexistante. Certains assureurs vous couvriront pour toutes vos conditions médicales, mais leurs tarifs sont généralement plus élevés. Cela peut se révéler coûteux, mais à mon avis, essentiel pour parer aux imprévus.
Avant votre départ, vérifiez toujours auprès de votre compagnie d’assurance quelles règles s’appliquent à votre police et si une protection additionnelle s’avère nécessaire.
À la maison, je n’ai pas besoin de scooter électrique, alors qu’en vacances cela me permet de me déplacer beaucoup plus facilement. C’est pourquoi j’en loue un dès mon arrivée à destination. La plupart des meilleurs centres de villégiature offrent ce service et livrent généralement le scooter directement à votre logement, puis le récupèrent à votre départ.
Au besoin, vous devriez également vous renseigner auprès de votre agence de voyages sur les autres équipements de mobilité offerts, notamment les treuils et les sièges de toilette surélevés. Il s’agit d’un service formidable qui, d’après mon expérience, bonifie grandement le fait d’être loin de chez soi.
Avoir le logement approprié est essentiel pour réussir son voyage. En fauteuil roulant, vous devez vous assurer que les portes sont suffisamment larges, que les ascenseurs sont assez grands et les installations de bain facilement accessibles. Il m’est arrivé de me rendre à Poznan, en Pologne, et l’on m’avait dit que mon appartement serait au premier étage. Mais à mon arrivée, j’ai découvert que le bâtiment était vieux et que mon logement se situait à un niveau équivalant au quatrième étage (ils n’avaient pas inclus les niveaux de la mezzanine dans le décompte). Ce fut un véritable désastre et j’ai à peine quitté l’appartement pour éviter d’avoir à monter encore tous ces escaliers.
Lorsque vous réservez votre hébergement, demandez toujours des photos. Ne vous fiez pas uniquement à la description!
Les allées et venues dans les aéroports peuvent être difficiles. J’ai besoin d’aide pour m’y déplacer et je ne peux pas marcher ou rester debout pendant de longues périodes. Lorsque vous réservez votre vol, assurez-vous de sélectionner l’option PMR (Personne à mobilité réduite) et choisissez le niveau d’assistance dont vous avez besoin. De plus, je vous recommande de contacter directement le service et de consulter les forums en ligne pour voir si l’équipement offert dans chaque aéroport répond à vos besoins particuliers. J’ai constaté que certains sont meilleurs que d’autres.
En arrivant à la porte d’embarquement, assurez-vous que les agents de bord sont informés de vos besoins particuliers. Cela permettra d’éviter les inconvénients et garantira que vous obteniez l’aide dont vous avez besoin. N’oubliez pas de leur rappeler que vous aurez aussi besoin d’aide pour descendre de l’avion à l’arrivée. Au nombre de mes déboires, il m’est déjà arrivé de me retrouver avec mon service de fauteuil roulant annulé par erreur, ce qui est déconseillé!
Si vous avez une maladie chronique, il est probable que vous prenez déjà des médicaments. Ayez-les continuellement à portée de la main pendant vos vacances. Je mets toujours mes médicaments dans mon bagage à main pour m’assurer qu’ils ne disparaissent pas – même pour un petit moment! L’angoisse d’avoir perdu mes médicaments pourrait être dévastatrice et éventuellement ruiner le début de mes vacances.
Il est également utile d’être en possession d’une lettre de votre médecin qui décrit votre état de santé ou votre handicap, ainsi qu’une ordonnance. Cela est particulièrement utile au moment de franchir les contrôles de sécurité dans les aéroports, surtout si vous devez transporter des seringues. Si vous tombez malade en voyage, cette lettre fournira aussi un point de contact au médecin traitant sur place. Je m’assure également d’avoir mes données médicales à jour sur mon téléphone, afin qu’elles soient facilement accessibles en cas d’urgence.
Pendant vos vacances, il y a fort à parier que vous vivrez des moments où un restaurant n’est pas accessible, ou encore, des situations où un membre du personnel ou un établissement ne peut pas répondre à vos besoins spécifiques. Cela ne devrait pas se produire, mais cela arrive parfois. En pareil cas, essayez de ne pas laisser la situation interférer avec vos vacances et votre pause bien méritée loin de la routine habituelle de vivre avec un problème de santé chronique.
Bon voyage!